jeudi 22 janvier 2015

QUELQUES RÉACTIONS APRÈS LE DÉCÉS DE GEORGES HAGE PAR CEUX QUI L'ONT COTOYÉ OU ... AFFRONTÉ


Charles Beauchamp : « Une perte cruelle »
Conseiller général du canton d’Arleux et camarade de Parti de Georges Hage, Charles Beauchamp déplore « une perte cruelle pour les communistes du Douaisis. C’était un grand député qui a mis sa vie au service des travailleurs et des plus faibles.
On l’oublie souvent, mais Georges Hage a été l’un des artisans de l’arrivée de l’usine Renault à Douai. On lui doit aussi la loi sur le harcèlement au travail.
Tout ce qui était social, d’une manière générale, le touchait beaucoup. Sur le plan international, Il prenait la défense des peuples cubain, palestinien… C’était une constante chez lui, il prenait toujours la défense des plus faibles.
Georges Hage, c’était aussi un communiste qui était resté fidèle aux valeurs du marxisme, à ses engagements de progrès et de justice sociale. C’est quelque chose de suffisamment rare aujourd’hui pour qu’on le souligne. Georges Hage était révolté contre une certaine gauche de gouvernement qui oublie le partage des richesses. C’était un grand militant…
Et puis… Geo était un véritable érudit. Un homme d’une grande culture. »


Jacques Vernier : « Un homme tolérant »
Les convictions politiques de Georges Hage et Jacques Vernier étaient diamétralement opposées. Ce qui ne les a pas empêchés de partager des combats, dès lors que l’intérêt de Douai était en jeu. « Il y a un souvenir qui restera, je crois, à jamais gravé dans ma mémoire, se remémore l’ancien maire de Douai. C’est le combat que nous avons mené tous les trois, avec Georges Hage et Marc Dollez, pour le maintien à Douai du 58e régiment d’artillerie. Nous nous sommes retrouvés à 1 200 Douaisiens, un dimanche de novembre 2001, Gayant en tête, sur le parvis des Invalides à Paris, pour manifester notre attachement à notre régiment. Nous étions dangereusement montés sur le parapet des Invalides pour remercier les participants d’être venus et je ne sais pas comment nous ne sommes pas tombés dans les douves.
Je me souviens aussi du combat que nous avons lancé et gagné pour que l’Imprimerie nationale conserve la fabrication des passeports.
Et j’ai un souvenir plus récent, plus personnel… Les Chœurs de l’armée rouge passaient à Gayant-expo et nous nous sommes rencontrés, avec Georges Hage, sur le parking. Comme il était déjà affaibli, je lui ai donné le bras pour rejoindre la salle. Il a eu des propos très chaleureux sur nos combats commun. C’était un homme tolérant pour qui j’avais beaucoup d’estime. »


Marc Dolez, « Un grand humaniste »
Le député Marc Dolez déplore la perte « d’un grand humaniste, d’un infatigable militant. Pendant trente-quatre ans, il a représenté le Douaisis à l’Assemblée nationale avec authenticité, passion et conviction. Ses discours, empreints d’une grande culture, étaient très appréciés ».

Fabien Roussel : « Une figure de proue »
Le secrétaire de la fédération du Nord du Parti communiste rend un vibrant hommage à « cette figure de proue du Parti communiste dans le Nord, ce dirigeant si singulier, cet élu du peuple, cet amoureux des belles lettres qui a beaucoup donné pour la Région et pour l’idée qu’il se faisait de la société des hommes, libres, égaux et fraternels qui résonne si fortement aujourd’hui. Il était le porte-drapeau du combat des communistes et des républicains du Nord. C’était un homme fait de droiture et d’intégrité, d’engagement sincère et de fidélité à un idéal révolutionnaire qu’il a défendu tout au long de sa vie. »


Fabien Thieme : « Un père spirituel »
Le vice-président du conseil général du Nord a connu Georges Hage lorsqu’il était encore professeur d’EPS. Il l’a ensuite côtoyé à l’Assemblée nationale, alors que lui-même était suppléant de Georges Bustin, en 1981 : « Je conserverai le souvenir indélébile d’un homme convivial, affable, très attaché aux valeurs de justice et de paix. Je n’oublierai pas non plus ses interventions pertinentes à l’Assemblée nationale et notamment une motion de censure qu’il a défendue pendant plus de six heures. Son éloquence forçait le respect. »

JEAN-JACQUES CANDELIER :
"Georges Hage, grand Député de la Nation, est parti
C’est avec une immense tristesse que j’ai appris hier soir le départ de Georges Hage, ancien doyen d’âge et Vice-président de l’Assemblée nationale, à 93 ans.
Geo, dont j’ai eu la fierté d’être suppléant, auquel j’ai succédé à l’Assemblée nationale en 2007, mais que je n’avais pas « remplacé », m’avait-il glissé avec malice. Élu sans interruption à l’Assemblée nationale de 1973 à 2007, il avait été de toutes les avancées initiées par la gauche. On lui doit notamment la loi sur le harcèlement moral au travail.
Geo, qui censurait par ces mots le Gouvernement Rocard le 19 novembre 1990 : « Je me tourne donc vers les députés socialistes et, au-delà, vers tous ceux qui leur font confiance. Le capitalisme tempéré ne saurait être qu’inconscience ou connivence ! Il faut tendre la rose aux travailleurs, et au capital le poing ! Et non le contraire ! »
Geo, dont j’ai eu la fierté d’accompagner dans de nombreux combats pour le développement de l’industrie, le produire en France, la laïcité, l’amélioration des conditions de vie des plus humbles et des travailleurs, contre le capitalisme destructeur et l’Union européenne.
Geo, cet infatigable combattant de l’amitié entre les peuples, décoré de Cuba socialiste, défenseur des droits des Palestiniens.
Geo, ce fin orateur, gourmand de langue et de culture française qu’il défendait contre l’invasion du tout-anglais ; ce dirigeant du PCF et du PRCF, ce syndicaliste, ce défenseur du sport populaire et de l’Éducation physique et sportive à la française.
Il fut élevé au rang de Chevalier de la Légion d'honneur en 2009.
« Le Bolcho » nous quitte. Mes pensées vont à sa femme Odile, à son fils Julien et à toute sa famille.
Ses idées révolutionnaires communistes restent pleinement d’actualité."

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