L’entrepôt, niché dans la zone d’activité Saint-René, ne paye pas de mine. Il est pourtant propriété de Mc Bride, leader européen des produits ménagers à marque distributeur. Le groupe anglais a décidé sa fermeture. À moins qu’ils n’acceptent un reclassement loin de Guesnain, les treize salariés vont pointer à Pôle emploi.
Moyaux est une petite commune du Calvados, à quelques kilomètres de Lisieux. C’est là, à l’ombre des pommiers, qu’est installée l’usine Mc Bride et ses 110 salariés, spécialisée dans la fabrication de détergents. Le site est également siège social France de ce groupe anglais employant 3 200 salariés à travers l’Europe, l’Asie et l’Australie. C’est de Moyaux qu’est tombée la mauvaise nouvelle, quelques centaines de kilomètres plus loin, à Guesnain, le 5 janvier. Depuis 1981, sous le nom de Problanc, Mc Bride exploite un bâtiment logistique de 5 000 m2 au fin fond de la zone d’activité Saint-René.
« Les RH (ressources humaines) sont venus à l’improviste nous annoncer la fermeture du site, fin janvier, en nous présentant un PDF », dit un des salariés encore sous le choc. L’activité ne serait plus rentable. Le groupe voudrait revoir les flux logistiques pour être au plus près des usines belges. Mais surtout Mc Bride veut rapatrier la logistique chez l’un de ses sous-traitants, à Houplines, près d’Armentières. Coup de massue sur la tête des treize salariés. « Ne dites surtout pas que c’est une conséquence du Covid ! » En mars, ça a turbiné pour faire des stocks. Depuis, les ouvriers n’ont jamais été en chômage partiel. Le client final, la grande distribution, a beaucoup vendu de produits ménagers ces derniers mois. D’où leur immense surprise. Une surprise partagée par Maryline Lucas, maire de Guesnain. La direction de Mc Bride ne l’a pas tenue informée de l’arrêt de l’activité.
Des reclassements en France et en… Belgique
Le motif de la fermeture du site étant économique, et le groupe salariant plus de mille personnes, un congé de reclassement leur a été proposé. Et cinq reclassements. Qui les font rire jaune. « Un poste dans le 55 (Meuse), un dans le 29 (Finistère), deux en Belgique (Estampuis et Ypres) et un à… Houplines », glisse un salarié qui, comme ses collègues, a fait toute sa carrière chez Problanc. Il se souvient de l’époque, avant 2002, où ils fabriquaient des produits ménagers, une activité partie dans des usines belges du groupe Mc Bride. « On se voyait prendre notre retraite chez Mc Bride. Tout fonctionnait bien », conclut-il, bien décidé, comme l’ensemble de l’équipe, à se faire assister d’un syndicat (la CFDT en l’occurrence) pour défendre leurs intérêts, la semaine prochaine, lors des entretiens individuels avec la direction.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Déposez ici votre commentaire