Samedi, en mairie de Guesnain, Josiane Bridoux et Frédéric Delannoy, Maryline Lucas et Charles Beauchamp, soit une alliance PS-PC, ont présenté la motion en faveur d’un « revenu jeunes » que la gauche va demander au conseil départemental de voter pour l’envoyer au président de la République.
Deux membres du Parti communiste (PCF), Maryline Lucas et Charles Beauchamp, conseillers départementaux du canton d’Aniche ; une ancienne membre du PCF restée communiste de cœur et un membre du Parti socialiste (PS), c’est-à-dire Josyane Bridoux et Frédéric Delannoy, conseillers départementaux du canton de Sin-le-Noble. Soit quatre élus de gauche qui se sont réunis à la mairie de Guesnain, samedi, pour présenter une motion qu’ils vont demander au conseil départemental, qui se réunit lundi, de voter pour la faire parvenir ensuite au président de la République.
Résumer ce texte n’est pas compliqué : les jeunes âgés de 18 à 25 ans en difficulté financière doivent être aidés, tous, par une sorte de revenu de solidarité active (RSA) jeunes, puisque cette allocation n’est versée qu’aux personnes à partir de 25 ans, à celles qui y ont droit bien entendu.
« Notre jeunesse en souffrance »
« Avant la crise sanitaire, la jeunesse était en grande détresse a commencé M. Beauchamp. Le Covid-19 a pesé, pèse davantage sur cette partie de la population déjà en souffrance, notamment parmi ceux d’entre eux qui sont sans emploi et les étudiants. Le gouvernement le sait mais ne fait rien, ou presque. »
Mme Lucas a illustré la situation décrite par des exemples : « Vous avez énormément de jeunes qui se nourrissent en faisant les poubelles. D’autres se prostituent. »
Imposer ce sujet dans le débat politique
MM. Beauchamp et Delannoy ont continué par des chiffres tirés d’un rapport parlementaire : « 30 % des 18-25 ans ont renoncé à l’accès aux soins durant cette crise ; 1 jeune sur 6 a interrompu ses études. » Chiffres encore avec M. Delannoy : « Le taux de chômage des jeunes actifs est 3 fois plus élevé que dans le reste de la population. On assiste à un basculement massif dans la précarité de cette tranche d’âge, la plus touchée. »
Mme Bridoux, ancienne enseignante, voit les « dégâts pédagogiques » d’études suivies à distance, par Internet. « Les jeunes, au-delà de leurs problèmes financiers ne voient pas le bout du tunnel. Ils vivent une période désespérante », a-t-elle ajouté.
Mais en face d’une telle description, le vote d’une motion ne relève-t-il pas de la simple posture ? « On se saisit du problème, comme d’autres ailleurs. Il doit entrer dans le débat politique départemental, régional et national pour mettre le gouvernement face à ses responsabilités. »