mercredi 10 juillet 2013

UNE RUE MARC LANVIN À GUESNAIN, POURQUOI ? PETIT RAPPEL HISTORIQUE :

UNE RUE MARC LANVIN À GUESNAIN, POURQUOI ?
PETIT RAPPEL HISTORIQUE :

C’était il y a 45 ans, un soir de l’été 1968. Le jeune communiste arrageois, ouvrier du textile, fait alors campagne pour Guy Mollet, le leader national de la SFIO, candidat d’une Gauche rassemblée au second tour de la Législative. Il est 23h ce 29 juin quand Marc Lanvin et l’équipe de campagne de Guy Mollet tombent dans une embuscade tendue, rue Pasteur à Achicourt, par les nervis de Paul Theeten, le prétendant à la députation de l’Union des Démocrates pour la République (UDR). Armé de la seule fougue de ses 18 ans, Marc se propose de parlementer avec les occupants de l’estafette qui leur barre la route. Il s’écroule aussitôt, touché en plein cœur, par une balle tirée par Jean-Claude Wallein, l’un des cinq hommes de main du candidat de l’UDR. Le carnage est évité de justesse grâce à l’opiniâtreté d’un militant de la SFIO qui désarmera un autre criminel tirant à tout-va, à la 22 Long Rifle ! « Nous sortions de Mai 68 ; la tension était extrême », se souvient Christian Lescureux, l’historien local du PCF.

Le SAC dans le collimateur

A l’occasion du 45e anniversaire de cet assassinat et en présence de nombreux militants communistes, mais aussi de proches de la victime, ce jeudi 27 juin (1), le PS local lui a rendu un hommage appuyé dans son antre des Faucons rouges. L’occasion pour Maurice Lardé de donner la parole aux témoins de ce meurtre, dont Roger Laurent toujours hanté par son souvenir. « Marc est tombé à mes pieds. C’était un acharné, dynamique et courageux qui se battait pour ses idées », raconte, ému, le militant socialiste. Lui-même blessé, il conservera ainsi de cette soirée une « sacrée cicatrice ». Serait-ce lui qui était visé par cet attentat ? Roland Leroy, un autre témoin oculaire, l’imagine volontiers : « Deux jours auparavant, Roger avait été menacé. Pour son soutien ostentatoire à Guy Mollet, il avait été condamné à mort par ces nervis proches du Service d’Action civique (SAC) cher au pouvoir gaulliste. » L’enquête fera en effet apparaître que l’arme du crime a bien été fourni par le SAC de Marseille (2). Le 3 juillet 1968, des milliers de personnes dont Gustave Ansart pour la direction nationale du PCF, et Marcel Roger (PCF Arras) rendront un ultime hommage à Marc Lanvin. Son assassin, Jean-Claude Wallein sera condamné par la cour d’assises de Saint-Omer à huit ans de prison. Il sera libéré au bout de quatre ans pour bonne conduite. Aux dernières nouvelles, il coulait des jours paisibles à Cannes...

A 94 ans, la maman de Marc LANVIN continue d’être abonnée à Liberté. Sa façon peut-être de manifester sa fidélité aux idéaux communistes incarnés par son fils Marc Lanvin assassiné par la Droite. 
Jacques KMIECIAK
Liberté Hebdo Nord-Pas-de-Calais

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